Le gouffre s'avance à grands pas...

Le monde des Shinobi ne tardera pas à être bouleversé, c'était prédit. Nous n'avons pas voulut croire ce que nos prophètes prédisaient, ce que nos chiens flairaient, à ce que la logique nous mènerait. Enfin de compte, la bataille finale est proche, nous le savons. Nous avons beau protéger des personnes chères mais ils nous condamneront tous, femmes, enfants, hommes, vieillards, nous y passerons tous. J'ai longtemps crut à ce que mon professeur à l'académie me disait pour me rassurer que le monde des shinobi était un monde parfait et remplit de gloire, mais je m'aperçois aujourd'hui qu'il a mentit. Pour nous protéger nous, gamins de six ans? Je ne puis le dire. Tout m'ai flou, tout m'ai inconnu. C'est comme un parcelle du passé qui nous suit à la trace tout en maudissant notre existence.

Nous sommes tous maudis.

C'est réciproque. Cela devait arriver un jour. J'entends d'ici les cris des assaillants qui ne cessent de raisonner au creux de mes oreilles, se mêlant à mes battements cardiaques. Je sais que je ne vivrais plus très longtemps. Mais que puis-je faire en tant que shinobi? A part sacrifier ma vie pour une cause qui m'ai inconnue je n'ai aucune raison de vivre si je ne tue pas pour le peu de foi qu'il me reste. Le gouffre s'avance à grand pas, et personne ne pourra y en réchapper. Je sers de toutes mes forces mon kunai, attendant que mon heure sonne.

A vrai dire, quand j'y pense, c'est une mort glorieuse non? Sacrifier ma vie pour mon village. Sensei serait fier de moi s'il était encore en vie. On dit d'un shinobi qu'il doit s'apprêter à mourir dans la gloire et l'honneur, sans se poser aucune question. La vie d'un ninja est brève, très. J'ai l'impression de n'avoir rien appris de ma vie sur ce monde et cela me fend le coeur comme une cisaille qui taillade une haie un peu trop épaisse.

C'est ainsi, là, heureux de ne pas voir ce "gouffre" qui me fait tant peur, que je m'apprête à donner ma vie en échange d'un peu de temps gagné pour la cause. J'espère au moins que cette cause restera bonne. Je ne regrette pas d'être shinobi, ni d'être un homme condamné à mort. Les gens de mon village me manqueront, mais c'est pour eux que je vais mourir, et en y repensant, c'est doublement réconfortant.

Mon attention se porte sur cette barrière étroite qui est brutalisée par l'ennemi. Nous ne sommes plus que quatre survivants, mais nous ne le resteront pas longtemps. La pression s'intensifie, je suis paralysé et je réserve mes dernière pensées à mon village. Ouais, son nindô il venait de le trouver. Mourir comme un ninja. La porte se brise, je sens un jutsu me frapper en pleine face. Quelques secondes plus tard je me retrouve projeté à l'autre bout de la place, je broie, vois noir. Mes muscles ne répondent plus à mes ordres et malgré le fait que j'ouvre les yeux au maximum, du noir se referme sur moi. C'est la fin, une fin noble pour un type comme moi. Je n'ai plus peur de la mort désormais, je suis mort.



Ce sont mes dernières pensées, et je parvins néanmoins à afficher un sourire sur mon visage pâle. Adieu.